- cousinage
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cousinagen. m. Vieilli Parenté entre cousins.⇒COUSINAGE, subst. masc.A.— [Parenté]1. Parenté entre cousins; liens créés par cette parenté. Lien, relation de cousinage; retrouver des cousinages; se découvrir un cousinage. Synon. partiels : lignage, parenté. Une tribu, une commune, dont les cousinages se perdaient, remontaient à des siècles (ZOLA, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1231). Ferral connaissait le cousinage chinois (MALRAUX, Cond. hum., 1933, p. 261) :• 1. Elle [la fille de Françoise] ne pouvait se décider à retourner à Méséglise où « le monde est si bête », où, au marché, les commères, les « pétrousses » se découvriraient un cousinage avec elle.PROUST, Le Côté de Guermantes 1, 1920, p. 148.— En partic. Relation vague de parenté entre cousins éloignés. Des paysans qui se disent tous ses cousins. Les cousinages sont infinis dans ces provinces (MICHELET, Journal, 1840, p. 333).2. P. méton. Ensemble de cousins, de parents. Deux indifférents de son cousinage (BARRÈS, Appel soldat, 1900, p. 398). Aux yeux du cousinage (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 772).— P. iron., souvent péj. Assemblée des parents éloignés.3. Rare. Fait de cousiner. Le despotique cousinage bourgeois (BALZAC, Paysans, 1844, p. 177). Le cousinage spontané, la franc-maçonnerie intime des villes d'eaux (GRACQ, Syrtes, 1951, p. 93).B.— [En parlant d'une relation entre pers. ou choses] Fig. Analogie, ressemblance, lien. Un air de cousinage; un cousinage d'esprit. La grande objection et imputation faite aux Jansénistes était toujours leur cousinage avec le Calvinisme (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 3, 1848, p. 594). On retrouve aisément cousinage et même descendance entre l'homme et les bêtes (ALAIN, Propos, 1921, p. 269) :• 2. Les paysages des miniatures médiévales de l'Europe, de la Perse, de l'Inde et de la Chine, connaissent un confus cousinage que déchirera l'éclair de Rembrandt.MALRAUX, Les Voix du silence, 1951, p. 538.Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. 1. Début XIIe s. cusinage « ensemble de familles, de gens » (Psautier d'Oxford, 73, 9 ds T.-L. [cognatio eorum]); 2. ca 1150 « lien entre cousins, parents » (Thèbes, éd. L. Constans, 2754). Dér. de cousin1; suff. -age. Fréq. abs. littér. :34. Bbg. LEW. 1960, p. 194.
cousinage [kuzinaʒ] n. m.ÉTYM. V. 1150; cusinage, déb. XIIe; de 1. cousin, et -age.❖1 Rare. Parenté entre cousins. — Par ext. Parenté relativement éloignée.♦ Fam. L'ensemble des parents, des cousins. ⇒ Parenté. || Le, son cousinage s'est réuni.2 Fig. ⇒ Analogie, lien, ressemblance. || Un air de cousinage.0 Aussi loin que soit du Chinois le Chinois de paravent cher à Diderot, aussi loin que soit du Persan celui de Montesquieu, ce n'était pas hasard si le XVIIIe siècle leur reconnaissait un cousinage qu'il refusait à l'Inde et même à l'Islam.Malraux, les Voix du silence, p. 496.
Encyclopédie Universelle. 2012.